Le Cameroun, souvent salué pour la richesse de sa musique et de sa littérature, se démarque aujourd’hui de plus en plus sur la scène internationale grâce à l’essor de son art contemporain. De Douala à Yaoundé, en passant par Paris, Londres ou encore Berlin, les artistes camerounais imposent leur style, leurs récits, et leur esthétique.
Depuis quelques années, des figures montantes comme Boris Nzebo, Joël Mpah Dooh ou Salifou Lindou occupent le devant de la scène artistique, avec des œuvres exposées dans des galeries prestigieuses et des biennales renommées. Leurs créations – entre peinture, sculpture, installations et art numérique – interrogent les réalités sociales, politiques et identitaires du Cameroun et du continent africain en général.
À Douala, la scène locale s’organise autour d’initiatives fortes comme la Doual’art, pionnière dans la promotion de l’art urbain et de l’engagement artistique citoyen. Ce centre d’art contemporain offre aux jeunes talents une plateforme d’expression et de visibilité. Grâce à elle, la ville devient un musée à ciel ouvert, où les œuvres interagissent directement avec les communautés.
L’influence de la diaspora n’est pas en reste. À Paris, plusieurs expositions récentes ont mis à l’honneur des artistes camerounais, souvent diplômés d’écoles européennes, mais qui gardent un lien fort avec leurs racines. Leur message : réinventer la narration africaine en s’éloignant des clichés tout en affirmant une modernité propre à leur époque.
Le gouvernement camerounais, bien que discret sur ce plan, commence à intégrer l’art contemporain dans ses politiques culturelles. Mais ce sont surtout les initiatives privées, les ONG culturelles, et les mécènes locaux qui portent cette dynamique. L’avenir de l’art camerounais dépendra de cette capacité à conjuguer talent, structuration locale et rayonnement international.
