Sénégal : Bassirou Diomaye Faye exige une Administration au service du Citoyen
Le nouveau régime sénégalais prend progressivement ses marques sous la direction du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Après la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier ministre et l’installation du gouvernement, Bassirou Diomaye a adressé une lettre à l’ensemble de l’administration, l’invitant à adopter les principes de droiture, d’équité et de justice. Il s’agit des fameux 3J, « Jub, Jubal, Jubanti », qui font la singularité du nouveau pouvoir.
C’est la première fois qu’un président de la république du Sénégal interpelle directement -en tout cas, de la sorte- les fonctionnaires sur des comportements qui font le succès ou l’échec d’un projet de société. Le président de la république a eu le nez creux car, avec le régime de Macky Sall, l’administration sénégalaise était tombée sous le contrôle des politiciens. A la place de fonctionnaires au service des citoyens, nombre de ministères et de services décentralisés de l’Etat étaient investis par des militants de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bok Yakkar, largement dominée par l’Alliance pour la République de Sall. Qu’il s’agisse de l’administration centrale ou de l’Administration territoriale, on avait comme l’impression qu’il y avait deux Sénégal : un qui dictait sa loi et un autre qui subissait. La performance, la transparence et l’exemplarité était renvoyés aux Calendes grecques. Tout était mis au service de la longévité de leur pouvoir.
Au regard de cette situation antérieure, la lettre de Bassirou Diomaye peut être interprétée comme avertissement plutôt qu’une simple invite à plus d’engagement. Même si un nettoyage est impératif, à tout le moins très souhaitable, le président sait qu’il ne sera pas aisé de débusquer toutes les brebis galeuses et de changer les comportements dans un bref délai. Néanmoins, aucun écart ne sera plus toléré, en conformité avec la gouvernance responsable et éthique qui constitue le fil conducteur de toutes ses actions à la tête de l’Etat. C’est d’ailleurs en rapport avec cette ligne de conduite que le président a encore insisté, dans la même lettre, sur la protection des lanceurs d’alerte au sein même de l’administration.
Désormais, ceux qui sont tentés d’enfreindre les règles de bonne gestion seront dans le collimateur de la Justice, en attendant que ceux qui ont dilapidé les deniers publics pendant plusieurs années soient invités à aller répondre de leurs actes dans le respect des lois qui régissent le Sénégal. C’est une demande sociale qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.
A.D.N